lundi 6 juillet 2009

Voyager avec de la PMC



"Variations on a Theme" bague, Linda Kaye-Moses, 2008
Argent .999 et .925, émail, aïguemarine, apatite




Pour fêter le lancement de Profusion nous partageons avec vous l’un des avantages d’ordinaire réservé aux adhérents : un article traduit du premier numéro de Fusion (été 2007), le journal trimestriel papier de la Guilde PMC Internationale.

Voici donc quelques conseils pratiques avant de décider d’emporter votre matériel en voyage…



Peu de temps après l’attaque terroriste du 11 septembre contre les Etats-Unis, Linda Kaye-Moses est allée de son domicile dans l’état du Massachusetts jusqu’en Nouvelle Zélande pour participer à un atelier PMC. Elle mit en soute son four et ses outils et mit dans ses bagages à main toute la PMC dont elle pensait avoir besoin. Quand elle se présenta au contrôle de sécurité avant l’embarquement, les agents de sécurité se montrèrent méfiants et sceptiques. Ils n’étaient pas habitués à la PMC et Kayes-Moses dû les convaincre que la PMC était une matière autorisée et qu’elle-même n’avait aucune mauvaise intention.
« J’ai en quelque sorte été obligée de donner un mini-cours au personnel de sécurité et aux deux membres de la Garde Nationale, sur place, dans la zone de sécurité de l’aéroport » raconte t’elle quelques années plus tard. « J’ai expliqué ce qu’était la PMC, comment on l’utilisait et pourquoi c’était considéré comme un métal précieux. Quand j’en ai fini avec mes explications, un des hommes de la Garde Nationale m’a demandé s’il pouvait apprendre à s’en servir pour faire un véritable pendentif. C’était une amusante péripétie. »

La PMC est une substance inhabituelle qui pose naturellement un problème à notre culture ultra sensible à tout ce qui touche à la sécurité. De nos jours, les fabricants de bijoux ont la lourde responsabilité de voyager prudemment, d’anticiper les problèmes et d’imaginer les meilleures stratégies pour voyager avec de la PMC et les outils indispensables.
Peu de gens ont autant l’expérience des voyages avec de la PMC que Chris Darway , bijoutier-créateur et enseignant de Philadelphie. Chris organise au moins un atelier chaque mois et souvent davantage. Il propose quelques idées pour faciliter les voyages avec de la PMC.
Tout d’abord, et c’est le plus important, ne jamais mettre les outils dans ses bagages à main. Non seulement c’est un manque de bon sens mais en plus c’est interdit.

PMC, laiton, titanium, argent .999 - Chris Darway

Egalement important, toujours arriver très en avance à l’aéroport, surtout dans les aéroports régionaux où les officiers de sécurité sont moins habitués aux matériaux suspects. Arriver 1 heure et quart ou 1 heure et demi avant le départ pourrait être insuffisant.

« J’arrive à l’aéroport vraiment très tôt, au moins 2 heures à l’avance. A cause des bagages. Ayez toujours à l’esprit que le fait que vos bagages sont enregistrés ne veut pas dire que quelqu’un ne les a pas pris à part pour les examiner. Si vous ne prévoyez pas ce délai supplémentaire, vous risquez d’embarquer à l’heure tandis que vos bagages resteront dans une salle d’inspection, leur contenu répandu sur une table. Selon mon expérience, ils vérifient toujours mes bagages. »
Chris Darway suggère que les créateurs réalisent que la PMC et les outils peuvent rendre soupçonneux. C’est une substance inhabituelle et les outils – particulièrement ceux qui comportent des calibres pour prendre des mesures – ont l’ai suspects. A l’aéroport, soyez aussi patients et compréhensifs que possible ; inutile d’affronter les agents de sécurité à cause de votre frustration. Ils font simplement leur travail.
Enfin, emballez vos bagages enregistrés avec précaution et soyez prévoyant. Darway emballe ses outils dans un sac, rangés dans des boîtes en plastique clairement étiquetées, souvent en y joignant un livre sur la PMC, bien visible sur le dessus des bagages. De cette façon, quand les contrôleurs ouvrent les sacs, ils voient à quoi sont destinés les outils et peuvent éventuellement lire à quoi sert la PMC.
Un autre problème peut parfois se poser lors du voyage de retour après un atelier : l’odeur.
« Travailler avec des produits chimiques peut produire quelques odeurs suspectes et cela peut provoquer des situations embarrassantes » raconte Chris Darway « je ne pense pas que le manuel d’entraînement du TSA (Transportation Security Administration) prévoie beaucoup de détails à propos du soufre* ».
« La plupart du temps, j’expédie mon matériel et mes outils sur place une semaine à l’avance, » explique Linda « cela augmente le coût des ateliers mais cela vaut la peine si cela permet d’éviter beaucoup d’embêtements ou le risque de perdre de bons outils à cause de mesures de sécurité renforcées. Deux fois j’ai même commandé un four que j’ai fait livrer directement sur place par mon fournisseur puis revendu à l’un de mes élèves à la fin des cours. »
Un dernier conseil de Darway : si vous n’êtes pas obligés de prendre l’avion, ne le faites pas !
« Si un cours se déroule à moins de 250 miles (environ 400km) de chez moi, j’y vais en voiture. En plus de m’éviter tous les problèmes de sécurité, cela me permet d’emporter beaucoup de matériel sans avoir à m’inquiéter du poids ni d’un traitement brutal pendant le chargement ou du risque de déclencher une alarme. » A moins que vous ne soyez obligé de passer une frontière…mais ceci est une autre histoire.


* Le soufre, ou "Liver of Sulfur", est utilisé pour oxyder l’argent : il sent très fort l’œuf pourri.

Traduit par Soazig



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